Les
châtelaines du marais
Hier
après-midi, ma promenade photographique m'a conduit au Château de
la Rivière, au cœur des marais du Cotentin.
Construit dans le haut
Moyen-Age par un demi-frère de Guillaume le Conquérant, ce château
a souffert des assauts du temps et... des bombardements de 1944. Il
n'en reste que des ruines bouffées par le lierre, dans un bel écrin
de verdure.
C'est le terminus d'une voie sans issue, étroite et
sinueuse, qui s'enfonce dans le marais jusqu'aux gabions de chasse
habilement camouflés au bord du marais. Au sortir d'un virage, les
vestiges apparaissent tout à coup, coincés entre un canal somnolent
et les méandres de la Vire. De loin, au premier regard, les ruines
dessinent une vague silhouette de château écossais, et les
dernières centaines à parcourir semblent nous conduire droit vers
le mystère.
Ce
qu'il reste du Château de la Rivière est colonisé par une
compagnie de cigognes qui, depuis quelques années, y installent
régulièrement leurs nids. Une véritable attraction pour une foule
de curieux surpris de voir ce genre de volatiles dans la région.
L'endroit possède un charme indéniable. A cette époque de l'année,
les murs de vieilles pierres aux contours difformes, émergent des
buissons d'épine en fleur comme une île flottante qui sortirait de
l'écume. Sur le côté, le donjon mutilé se mire dans une petite
pièce d'eau au bord de laquelle des chevaux se gavent d'herbe
grasse.
Dans
ce décor de dessin hugolien où l'ombre et la lumière jouent à se
disputer l'espace, le ballet des cigognes est incessant. Entre deux
ébats amoureux, les conjoints s'activent autour de la finition des
nids. La ponte semble imminente...
A
en croire un cultivateur rencontré sur le site, les cigognes ont
chassé les hérons, qui étaient nombreux dans cette partie des
marais. Ainsi va la vie animale... le droit du premier occupant
n'existe pas...
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