Quand il est mort le
poète...
Le 11 avril 1977, un doux rêveur nous
quittait,
un poète amoureux des mots, des images et des sentiments,
ennemi des convenances,
qui avait choisi de vivre son crépuscule dans un petit havre de paix du nord-Cotentin,
un poète amoureux des mots, des images et des sentiments,
ennemi des convenances,
qui avait choisi de vivre son crépuscule dans un petit havre de paix du nord-Cotentin,
à Omonville-la-Petite, face à la mer.
Jacques Prévert était tombé sous le charme de cette région de la Hague
qu'il appelait son "coin de paradis".
Jacques Prévert était tombé sous le charme de cette région de la Hague
qu'il appelait son "coin de paradis".
Poète, scénariste, dialoguiste, Prévert a laissé une œuvre immense.
Ses poèmes courent sur toutes les
lèvres ;
repris en chansons, ils trottent dans toutes les têtes, sans que l'on sache qu'il en est l'auteur ;
les films auxquels il a collaboré (Quai des brumes, Les Visiteurs du soir, Drôle de drame, Les Enfants du paradis, entre autres…)
sont restés des références.
Toute une époque...
repris en chansons, ils trottent dans toutes les têtes, sans que l'on sache qu'il en est l'auteur ;
les films auxquels il a collaboré (Quai des brumes, Les Visiteurs du soir, Drôle de drame, Les Enfants du paradis, entre autres…)
sont restés des références.
Toute une époque...
La maison de Jacques à Omonville-la-Petite |
Difficile de faire un choix pour
marquer ce jour anniversaire, mais aujourd'hui, si je devais ne
retenir que deux textes, ce serait ces deux-là
POUR
FAIRE LE PORTRAIT D'UN OISEAU
Peindre
d’abord une cage
, avec une porte ouverte,
Peindre
ensuite
quelque chose de joli,
quelque chose de simple,
Quelque
chose de beau
, quelque chose d’utile pour l’oiseau
.
Placer
ensuite la toile contre un arbre,
Dans un jardin
dans un
bois
ou dans une forêt,
Se cacher derrière l’arbre sans
rien dire
sans bouger…
Parfois l’oiseau arrive
vite
Mais il pourrait aussi mettre de longues années
avant de
se décider
Ne pas se décourager, attendre,
Attendre s’il
le faut pendant des années,
La vitesse ou la lenteur de
l’arrivée de l’oiseau
N’ayant aucun rapport avec la
réussite du tableau.
Quand l’oiseau arrive,
s’il
arrive
, observer le plus profond silence,
Attendre que l’oiseau
entre dans la cage
Et quand il est entré,
fermer doucement la
porte avec un pinceau
Puis effacer un à un tous les barreaux
En
ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau
Faire
ensuite le portrait de l’arbre
En choisissant la plus belle de
ses branches
pour l’oiseau
Peindre aussi le vert feuillage
et la fraîcheur du vent
,
La poussière du soleil
et les bruits
des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été
Et puis
attendre que l’oiseau se décide à chanter
Si l’oiseau ne chante pas, c’est mauvais signe , Signe que le tableau est mauvais Mais s’il chante c’est bon signe Signe que vous pouvez signer Alors vous arrachez tout doucement une des plumes de l’oiseau Et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau. |
LES
FEUILLES MORTES
Oh,
je voudrais tant que tu te souviennes,
Des jours heureux quand nous étions amis, Dans ce temps là, la vie était plus belle, Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Tu vois je n'ai pas oublié. Les feuilles mortes se ramassent à la pelle, Les souvenirs et les regrets aussi, Et le vent du nord les emporte, Dans la nuit froide de l'oubli. Tu vois, je n'ai pas oublié, La chanson que tu me chantais...
C'est
une chanson, qui nous ressemble,
Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Nous vivions, tous les deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Et la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit. Et la mer efface sur le sable, Les pas des amants désunis. Nous vivions, tous les deux ensemble, Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais. Et la vie sépare ceux qui s'aiment, Tout doucement, sans faire de bruit. Et la mer efface sur le sable, Les pas des amants désunis...
Les
feuilles mortes se ramassent à la pelle,
Les souvenirs et les regrets aussi Mais mon amour silencieux et fidèle Sourit toujours et remercie la vie Je t'aimais tant, tu étais si jolie, Comment veux-tu que je t'oublie ? En ce temps-là, la vie était plus belle Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui Tu étais ma plus douce amie Mais je n'ai que faire des regrets Et la chanson que tu chantais Toujours, toujours je l'entendrai ! |
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