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mercredi 11 avril 2012

Jacques Prévert

Quand il est mort le poète...

Le 11 avril 1977, un doux rêveur nous quittait,
un poète amoureux des mots, des images et des sentiments,
ennemi des convenances,
qui avait choisi de vivre son crépuscule dans un petit havre de paix du nord-Cotentin,
à Omonville-la-Petite, face à la mer.
Jacques Prévert était tombé sous le charme de cette région de la Hague
qu'il appelait son "coin de paradis".

Poète, scénariste, dialoguiste, Prévert a laissé une œuvre immense.
Ses poèmes courent sur toutes les lèvres ;
repris en chansons, ils trottent dans toutes les têtes, sans que l'on sache qu'il en est l'auteur ;
les films auxquels il a collaboré (Quai des brumes, Les Visiteurs du soir, Drôle de drame, Les Enfants du paradis, entre autres…)
sont restés des références.

Toute une époque...

La maison de Jacques à Omonville-la-Petite



Difficile de faire un choix pour marquer ce jour anniversaire, mais aujourd'hui, si je devais ne retenir que deux textes, ce serait ces deux-là


POUR FAIRE LE PORTRAIT D'UN OISEAU
 Peindre d’abord une cage
, avec une porte ouverte,

Peindre ensuite
 quelque chose de joli,
 quelque chose de simple,
Quelque chose de beau
, quelque chose d’utile pour l’oiseau
.
Placer ensuite la toile contre un arbre,

Dans un jardin
 dans un bois
 ou dans une forêt,
Se cacher derrière l’arbre sans rien dire 
sans bouger…


Parfois l’oiseau arrive vite

Mais il pourrait aussi mettre de longues années
 avant de se décider

Ne pas se décourager, attendre,

Attendre s’il le faut pendant des années,

La vitesse ou la lenteur de l’arrivée de l’oiseau

N’ayant aucun rapport avec la réussite du tableau.


Quand l’oiseau arrive,
 s’il arrive
, observer le plus profond silence,

Attendre que l’oiseau entre dans la cage

Et quand il est entré, 
fermer doucement la porte avec un pinceau

Puis effacer un à un tous les barreaux

En ayant soin de ne toucher aucune des plumes de l’oiseau


Faire ensuite le portrait de l’arbre

En choisissant la plus belle de ses branches 
pour l’oiseau

Peindre aussi le vert feuillage et la fraîcheur du vent
,
La poussière du soleil
 et les bruits des bêtes de l’herbe dans la chaleur de l’été

Et puis attendre que l’oiseau se décide à chanter

Si l’oiseau ne chante pas, 
c’est mauvais signe
,
Signe que le tableau est mauvais

Mais s’il chante c’est bon signe

Signe que vous pouvez signer

Alors vous arrachez tout doucement 
une des plumes de l’oiseau

Et vous écrivez votre nom dans un coin du tableau.

LES FEUILLES MORTES


Oh, je voudrais tant que tu te souviennes,

Des jours heureux quand nous étions amis,

Dans ce temps là, la vie était plus belle,

Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,

Tu vois je n'ai pas oublié.

Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,

Les souvenirs et les regrets aussi,

Et le vent du nord les emporte,

Dans la nuit froide de l'oubli.

Tu vois, je n'ai pas oublié,

La chanson que tu me chantais...
C'est une chanson, qui nous ressemble,

Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.

Nous vivions, tous les deux ensemble,

Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.

Et la vie sépare ceux qui s'aiment,

Tout doucement, sans faire de bruit.

Et la mer efface sur le sable,

Les pas des amants désunis.

Nous vivions, tous les deux ensemble,

Toi qui m'aimais, moi qui t'aimais.

Et la vie sépare ceux qui s'aiment,

Tout doucement, sans faire de bruit.

Et la mer efface sur le sable,

Les pas des amants désunis...
Les feuilles mortes se ramassent à la pelle,

Les souvenirs et les regrets aussi

Mais mon amour silencieux et fidèle

Sourit toujours et remercie la vie

Je t'aimais tant, tu étais si jolie,

Comment veux-tu que je t'oublie ?

En ce temps-là, la vie était plus belle

Et le soleil plus brûlant qu'aujourd'hui

Tu étais ma plus douce amie

Mais je n'ai que faire des regrets

Et la chanson que tu chantais

Toujours, toujours je l'entendrai !

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