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lundi 4 juillet 2011

15635 jours après...
le grand retour en Algérie

"A force d'espérer une fleur, elle finit par pousser" (proverbe chinois)

Jeudi 21 avril 2005 - Il était exactement 16 h 50 lorsque j’ai senti les roues de l’avion s’écraser sur le tarmac de l’aéroport d’Annaba. Déjà, par le hublot, j’avais aperçu les Salines, quelques bâtiments, et surtout les lignes droites des pistes, longues langues de béton environnées d’espaces incultes. Il n’était pas besoin d’être devin pour savoir que chacun de mes compagnons de voyage vivait cet instant avec la même intensité.

15635 jours après ce 1er juillet 1962, j'allais remettre le pied sur le sol natal...
42 ans, 9 mois et 20 jours !...

Pourtant j’avais toujours pensé que pour moi, la boucle était bouclée. Parce que l’Histoire raconte que le 14 juin 1830, les premiers soldats français ont mis le pied en Algérie sur la plage de Sidi-Ferruch (chaussés de bottes de cuir noir, d’où, paraît-il, l’expression de Pieds-Noirs). Et le hasard a voulu que, en juin 1962, ma famille et moi avons traversé la Méditerranée, dans l’autre sens, sur un vieux raffiot du nom de Sidi-Ferruch! Je croyais que c’était un signe du Ciel et que jamais je ne reverrais ce pays. Mektoub! Le destin est plus fort que tout.
A la descente d’avion, mon premier geste fut de toucher le sol avec ma main droite, comme une caresse. Un geste explicite, qui a fait dire à un employé de l’aéroport, tout près de moi « Monsieur, vous revenez chez vous ? » Là, j’ai pris conscience que j’entrais dans un espace connu et ami…

Une place à Annaba

Mon ami Abdelatif G. m’attendait à l’aéroport. Aujourd’hui médecin à Azzaba (Jemmapes), il tenait absolument à me recevoir chez lui au moins une soirée. J’ai donc quitté le groupe. Avant de prendre la route d’Azzaba, nous avons fait, en voiture, un large tour dans la ville de Bône, aujourd’hui Annaba. Mon guide m’a montré tout ce qui pouvait évoquer des souvenirs. Le cours Bertagna, le théâtre, le stade de football où nous allions voir l’ASB et la JBAC, la route des plages, et les quartiers nouveaux … Grâce à lui, j’ai pu entrer dans l’enceinte du Lycée Saint-Augustin, où j’étais pensionnaire de 1958 à 1961, section École Normale. La promenade dans les allées, les cours et les salles d’étude, avait la solennité d’un pèlerinage.


La gare d'Annaba


A Azzaba, la soirée fut familiale : couscous et retour sur le passé commun. Le lendemain matin, j’ai ouvert la fenêtre sur le jardin et le parfum des fleurs d’oranger a envahi ma chambre. Immédiatement, cela m’a replongé des décennies en arrière. Je crois que, plus que les images, les odeurs ouvrent grand les portes de la mémoire...


à suivre...

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