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vendredi 22 juillet 2011

2005 : le grand retour en Algérie (suite 7)

Lundi 25 avril 2005 - Matinée de flânerie et de sortie individuelle, au gré des envies de chacun. Encore une fois, nos hôtes mettent des guides à notre disposition, avec véhicules pour les déplacements.

Personnellement, je suis accompagné par Mustapha et Abderrahmane L., les frères de Badri, deux camarades d’enfance que j’apprécie beaucoup. Avec eux, je sors un peu de la ville, sur la route de Zarouria. Les paysages sont magnifiques.

Vue générale de Souk-Ahras

En fin de matinée, Mustapha nous quitte, appelé par d’autres obligations. Il faut que je dise un mot sur Mustapha L. C’est un homme généreux, pétri de culture, qui manie la langue française avec une grande virtuosité et une évidente délectation. C’est lui qui, un soir, à l’hôtel, a offert au groupe un poème de son cru, ode au retour sur la Terre Natale, hymne aux retrouvailles. Mustapha m’a également révélé qu’il avait une grande estime pour mon oncle Georges C., alors Directeur de l’école du 58e de Ligne. Lorsqu’il a passé son Certificat d’études, mon oncle l’attendait le matin avant l’appel des candidats, pour lui donner tout le matériel nécessaire à l’épreuve de géométrie, règle, équerre, rapporteur, gomme et compas. Un enseignant d’une espèce disparue, une autre époque …

En compagnie d’Abderrahmane, je suis reçu par la famille qui occupe aujourd’hui notre maison, avenue Jean Mermoz. Je suis incapable de trouver les mots pour traduire ces instants. Retrouver des choses simples comme une cheminée, un carrelage ou une tapisserie qui n’a pas changé peut paraître dérisoire. Et pourtant … Je n’oublierai pas non plus le respect qu’avaient mes hôtes devant mon émotion.

Au groupe scolaire de Souk-Ahras

L’après-midi de ce lundi 25 avril, nous effectuons une visite collective au groupe scolaire, rue Anatole France. Autre temps fort du séjour. L’établissement a gardé son aspect originel, la même couleur sable sur les murs extérieurs, la même peinture verte aux portes et fenêtres. Au centre, entre les deux ailes qui accueillaient séparément garçons et filles, l’appartement de Madame R., la concierge au nerf de bœuf que personne n’a oubliée. Comme un poste de surveillance avancé, la pièce principale trône entre les deux porches d’entrée. Nous pénétrons dans l’établissement, côté garçons. La Directrice nous reçoit avec une extrême gentillesse. A l’intérieur, le hall d’accueil, toujours le même, et le petit bureau directorial où il ne faisait pas bon se rendre du temps de Monsieur C. ! Plus loin, les classes primaires, et les enfilades de couloirs du rez-de-chaussée. Aux étages, les salles des grands, de la 6e à la 3e, et l’évocation générale des noms de professeurs, dont la rigueur et l'exigence ont marqué nos années collège.

Petit clin d'oeil aux collégiens qui sommeillent en nous

Notre visite est pilotée par Messaoud K., aujourd’hui Inspecteur de l’Education en poste à Souk-Ahras. Dans les archives, Messaoud a déniché une carte UFOLEP de mon oncle Georges C (déjà évoqué par Mustapha L.), datée de l’année 1959-1960, et me l’a offerte. Nous arpentons les couloirs, glissons un œil dans les salles, à la recherche de notre adolescence. Les anecdotes ne manquent pas. L’heure est à la turbulence écolière et aux inépuisables "Dis, tu te souviens …". Jamais nous n’avions fait autant de bruits dans ces lieux tabous, comme une revanche légitime sur l’intransigeance passée de nos anciens maîtres d’école. Le petit gymnase du sous-sol a été transformé en salle de cours. Sous le préau, la longue rangée de robinets, où il nous était interdit de boire, est toujours là. Souvenirs douloureux d’un régime sec qui nous obligeait à reprendre les cours complètement déshydratés après des parties de « délivrance » acharnées. Dans un coin du préau existe toujours la petite porte qui menait, par un étroit couloir obscur, à la salle de cinéma où, pour quelques sous, une fois par mois, nous nous régalions des exploits des héros de l’époque. Revenir en ces lieux plus de quarante-cinq ans après avait quelque chose d’irréel...

Souk-Ahras, quelques vues au fil des rues

Au stade de foot de Souk-Ahras avec quelques champions en herbe

à suivre...

1 commentaire:

ThibIndia a dit…

Quel magnifique récit. Je le relis avec autant d'émotion que la première fois, il y a 5 ans...
C'est incroyable d'avoir pu effectuer un tel pèlerinage. Vivement la suite.

Thibaud

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