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jeudi 28 juillet 2011

2005 : le grand retour en Algérie (fin)

Jeudi 28 avril 2005 - 
Jour du grand départ…

L’hôtel Medjerda est en effervescence, encombré de bagages, de valises obèses, de sacs pleins à craquer. Et dans ce labyrinthe, le va-et-vient incessant de dizaines de Souk-Ahrassiens souriants, venus nous saluer une dernière fois, chacun voulant à sa façon nous dire son amitié et nous faire promettre de revenir.
Le trajet vers Annaba est presque aussi long qu’à l’arrivée. Nous le faisons cette fois en voitures particulières, les coffres à bagages surchargés.
Dernier plaisir sur le sol algérien, le repas que nous prenons sur la route de la corniche, au restaurant La Caravelle, anciennement Le Petit Mousse. Au menu, gambas grillées et autres spécialités délicieuses de la Méditerranée, à profusion dans nos assiettes.

Fidèle entre les fidèles, Abdelatif G. m’attend à l’aéroport, avec son épouse. J’ai droit à un petit chargement de dattes, de gâteaux, d’huile d’olive, au point que je demande si le passage en douane ne va pas poser problème. Aucun. Les douaniers sont dans de bonnes dispositions et le personnel d’accueil de l’avion accepte plus d’un bagage à mains en cabine…

Dans l’avion, l’ambiance est à la détente. Même Jean-Pierre G., qui s’est fait subtiliser son téléphone portable par un gamin dans une rue d’Annaba, semble avoir oublié sa mésaventure. Certains discutent bruyamment, d’autres se taisent, enfermés dans leurs pensées. Ils réalisent peut-être que les prochaines retrouvailles se feront cette fois avec les petits tracas d’un quotidien qui va devoir reprendre son cours. Ou alors, ils sont encore "Là-bas", de l’autre côté de la Grande Bleue, sur la Terre Natale... Et ils savourent en silence les moments exceptionnels qu’ils viennent de vivre car, après un tel pèlerinage, à côté de tout ce qui peut s’exprimer, il y a cette immense part d’indicible qui appartient au jardin secret de chacun d’entre nous... et moi, dans mon coin, je me demande bêtement si j'ai assez remercié tous ces gens qui nous ont reçus à bras ouverts, sans arrière-pensée, juste la main tendue et le coeur sur la main...


"A force d’espérer une fleur, elle finit par pousser" dit un proverbe chinois.

Ce voyage, longtemps espéré, longtemps incertain, a été la rencontre du possible avec le rêve. Ce fut, pour nous tous, une réconciliation avec une jeunesse qui nous fuyait, au point de se demander si elle avait jamais existé. Ce séjour aura eu le mérite d’être absolument authentique, au contact direct de la population. On ne va pas en Algérie comme on va en Tunisie ou au Maroc, véritables usines à touristes. La pays se présente tel qu’il est, rien n’est encore factice. C’est cette Algérie là, sans fard, lumineuse dans sa spontanéité et sa générosité, poignante dans sa vérité, que nous avons eu la chance de retrouver.

21 heures 15, heure de Paris. L’Airbus A321 s’est immobilisé devant la porte de débarquement. Un peu groggy, nous nous retrouvons dans le hall de l’aéroport. Orly le soir, c’est comme une fin de colonie de vacances... Il va falloir du courage pour reprendre le train-train de la vie quotidienne…




Bernard Scarpa (Mai 2005)


PS - Une amie d’adolescence, à qui j'ai communiqué ce texte en octobre 2005, m’a répondu ces quelques mots :

"...A la lecture de ton texte, les peurs fantômes s'évanouissent et les parfums, les saveurs qui ont bercé des jours heureux reviennent en force me rappeler que partout, la Vie est toujours la plus forte et que l'âme de tout un peuple, même dispersée aux quatre coins de la planète, vibre encore à l'appel de sa source. C'est sans doute ce qui s'appelle Avoir l'âme chevillée au cœur."

On ne pouvait trouver plus belle conclusion à ce compte rendu de voyage sans prétention.

4 commentaires:

Pierre Richard a dit…

Merci pour ce magnifique reportage de ton retour au pays. Je ressens, à la lecture de ton récit, l'émotion que tu as dû avoir en retrouvant tous ces souvenirs d'enfance.
Pierre

Bernard S. a dit…

Merci Pierre.
Ce fut un moment de ma vie très très fort...
Bernard

Anonyme a dit…

bonjour monsieur je suis souk ahrassien née en france a Rouen. J ai lus tout votre parcour a souk ahras laquel ma mis beaucoup d émotion, j aimerai rentré en contact avec vous afin de discuté de cette ville. voila mon mail deblokspeed@hotmail.fr au plaisir. Merci.

Bermary a dit…

Bonjour et merci d'être passé sur ce blog.
Vous pouvez me contacter par mail, de manière moins "anonyme" (en haut à gauche, sur la page d'accueil du blog) et nous parlerons de Souk-Ahras avec plaisir.

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