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lundi 11 juillet 2011

2005, le grand retour en Algérie (suite 3)

Vendredi 22 avril 2005 (suite) - ... La dernière visite de cette matinée prolongée est consacrée à l’ancien Hôtel de ville, situé Rue Laurent Rose (rue qui a bien sûr été rebaptisée). Actuellement en cours de rénovation, le bâtiment, d’une architecture remarquable, abritera bientôt le musée de la ville, tout entier consacré au passé romain de Thagaste. Nous en visitons l’intérieur mais le chantier actuel ne nous donne aucune idée de son aspect futur. Pour mémoire, je rappelle que Thagaste est le nom porté par notre ville au temps de l’occupation romaine (Saint-Augustin, berbère converti au christianisme, est né à Thagaste en 354). Pour autant, le terme de Thagaste est un emprunt au Grec et signifie "Aimée des Dieux" dans la langue d’Aristote.



Quand nous rentrons à notre hôtel, le Medjerda, l’après-midi est déjà bien entamé. Sur notre passage, la ville est en effervescence. Nous sommes agréablement surpris par l’aspect extérieur, plutôt flatteur, de l’établissement qui nous hébergera pendant une semaine, mais en toute franchise, le confort intérieur n'est pas à la hauteur. En attendant, nous devons faire honneur au couscous royal qui nous attend.
L’hôtel Medjerda est situé dans un quartier populeux. Nous avons du mal à concevoir que, dans le temps, s’étendait ici le camp d’aviation. En face de l’hôtel, un terrain vague couvert de véhicules, dont une nuée de taxis jaunes. Un peu plus loin, le nouveau stade de football avec pelouse d’un vert éclatant et piste circulaire en tartan (l’ancien stade, au pied du Tagtagui, existe toujours). Tout autour, des cités à n’en plus finir…

En fin d’après-midi, après une courte sieste, on nous propose une promenade en car dans les rues de Souk-Ahras car nous n’avons finalement encore pas vu grand-chose de notre ville, à part l’Olivier, l’ancienne mairie et la façade du théâtre. Après les nouveaux quartiers, nous entrons dans la vieille ville et là, les lieux connus nous sautent aux yeux. Le faubourg Saint-Charles, le pont de chemin de fer de la route de Tiffech, l’ancien immeuble de la SNCF. Sur la gauche, j’ai juste le temps de deviner l’avenue Jean Mermoz, où j’habitais, mais déjà, nous approchons de notre fameuse rue Victor Hugo ! Dans le car tout le monde est agrippé aux fenêtres, comme des gamins en colonie de vacances. Les magasins défilent. L’excitation est à son comble. Chacun y va de son petit souvenir. Les images resurgissent du passé, fugaces et pourtant si présentes. J’ai l’impression d’être l’objet d’une magie surréaliste. Tout va très vite. Voilà déjà la place Thagaste, que nous avons à peine le temps d’apercevoir. Le car a enfilé une rue adjacente pour remonter par l’ancienne rue Anatole France et passer devant le Groupe scolaire. Autres instants d’émerveillements et de souvenirs ! … Mme Rouget… M. Caviglioli… et tous les maîtres d’école de notre enfance…
La soirée s’achève en apothéose avec un orchestre de musique andalouse, invité à l’hôtel en notre honneur. La salle est bondée. Notre présence à Souk-Ahras semble maintenant connue de toute la ville. Spontanément, des anciens camarades de classe ou de quartiers sont venus nous voir et les discussions n’en finissent pas. Nos hôtes semblent vivre la même émotion et la même excitation que nous.




Cette première journée nous a donné un aperçu de l’hospitalité des Souk-Ahrassiens. Avec une grande intelligence de cœur, personne n’a fait la moindre allusion aux « événements » qui ont été douloureux pour nos deux communautés. Il n’a été question que de retrouvailles et d’amitié ressuscitée.


à suivre...

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