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vendredi 8 juillet 2011

2005, le grand retour en Algérie (suite 2)

Vendredi 22 avril 2005 (suite) - ... Et puis voilà Aïn Senour. Pour nous tous, Aïn-Senour, c’est la source d’eau de Seltz et les haltes que nous faisions immanquablement lors de nos déplacements vers Bône. Elle est toujours là ! Évidemment, l’arrêt est obligatoire, presque religieux. Mi pétillante, mi salée, l’eau rafraîchit nos gosiers altérés et nos nuques raidies par l’inconfort du trajet. Pour chacun, le moment est solennel.A la queue leu leu, comme des enfants, nous passons tous à l’abreuvoir.
Quelques centaines de mètres plus loin, nous faisons un second arrêt car des membres de notre groupe  ont reconnu leur maison respective. Un homme s’approche et reconnaît un membre de notre groupe, un de ses camarades d’enfance. Premières effusions, premières embrassades, premiers instants de grosse émotion sous les yeux d’une foule de curieux. Et nous vivrons bien d’autres moments forts comme celui-là.

A l’entrée de Souk-Ahras, nous avons du mal à trouver des repères, tant le paysage urbain est bouleversé. Nous n’entrons pas par la route que nous connaissions, celle du «Tournant de la mort ». Souk-Ahras a décuplé de volume. C’est assez impressionnant. Aujourd’hui, c’est une quatre voies, plutôt cahoteuse, qui entre dans la ville. L’image de petite ville calme que nous avions gardée est laminée par la densité des nouveaux quartiers, l’importance de la circulation, le nombre de personnes qui se pressent dans les rues, telles des abeilles dans une ruche. Nous passons devant d’immenses silos à grain, construits, paraît-il, par un groupe italien.


Il est 12h15 lorsque nous stoppons devant les bâtiments de l’Assemblée Populaire Communale, la nouvelle mairie.
L’accueil dépasse tout ce que nous avions pu imaginer. L’instant est royal. Nous sommes littéralement chavirés. Bonjour l’émotion ! Chaque membre est accueilli avec une rose. Le maire et les membres du Conseil municipal sont là, ainsi que de nombreux invités, et au milieu de l’esplanade, un orchestre de musique orientale donne allégrement du décibel. Les bras s’ouvrent en signe de bienvenue. "Vous êtes chez vous… Soyez les Bienvenus". Les membres de l’association Le CRI (Club de Réflexion et d’Initiatives) sont là, eux aussi. Le président de cette association, le Docteur Badri Loudjani, qui a préparé notre séjour, ne sait plus où donner de la tête pour accueillir ses hôtes, un par un. C’est lui qui a tout organisé sur place. Il sera d’ailleurs omniprésent durant toute la semaine et nous devons lui rendre hommage.


Après la traditionnelle photo de groupe, nous pénétrons dans la salle du Conseil. La réception prend un caractère très officiel. Discours solennel du Maire, Président de l’APC, M. Houmana Boularesse, mot d’accueil de Madame Wafia Adel, Directrice de la Culture, qui nous guidera dans nos visites futures, de Madame Maméria, chargée d’Études au Ministère de la Communication et de la Culture. Courtes allocutions du président de notre association et de moi-même, au nom du groupe, pour dire notre plaisir et notre émotion de redécouvrir une ville qui nous a vus naître et grandir. Pour le Maire de Souk-Ahras, nous ne sommes pas des touristes ordinaires. "Pour nous, dit-il, vous n’êtes même pas des touristes. Vous êtes tout simplement des Souk-Ahrassiens, vous résidez ailleurs et vous revenez chez vous."

Après quelques rafraîchissements et gâteaux, nous nous rendons au pied de l'Olivier de Saint-Augustin, tout proche.
Auréolé de sa devise latine "Labuntur anni illa viret", l’Olivier de Saint-Augustin, vert et majestueux, est toujours posté en sentinelle sur sa petite colline, à deux pas de l’ancienne poudrière. En vis-à-vis, une magnifique mosaïque de Saint-Augustin, adossée au mur de la poudrière.

Tout autour, la ville a grandi et étale son activité foisonnante. Dans une boulimie effrénée, le béton de Souk-Ahras dévore les grands espaces incultes, modifiant complètement la topographie des lieux. Là où il n’y avait que terres et maquis s’agglutinent aujourd’hui des myriades de constructions nouvelles pratiquement toutes médaillées de paraboles, signe des temps modernes, mais qui furent longtemps considérées comme sataniques. Le pays est en proie à une démographie galopante. Comme dans toutes les villes d’Algérie, la population de Souk-Ahras a explosé et frise les 200 000 âmes, avec un très fort pourcentage de jeunes de moins de 20 ans. Les établissements scolaires fleurissent dans tous les quartiers. La ville possède aujourd’hui une douzaine de collèges, huit ou neuf lycées, et une université flambant neuve qui vient d’ouvrir ses portes.

Comme un phare à l’entrée d’une rade, l’Olivier domine une immense vague de pierre et de béton coloré. En contrebas, vers la vieille ville, le marabout de Sidi Messaoud offre toujours sa coupole blanche aux rayons du soleil. Nous y faisons d’ailleurs une halte dans la fraîcheur de sa cour intérieure, accueillis pas la galette et le petit lait, à la mode orientale.

à suivre...

1 commentaire:

Anonyme a dit…

Vous ne serez pas étonné si je vous dit que depuis mon arrivée en France (1957) j'ai le sentiment de n'être que physiquement "présente" sur ce sol, comme si j'étais en" visite". J'aime profondément et humainement cette Algérie. La France est bien entendu un beau pays avec des qualités indéniables, je n'y suis cependant, à la différence de mes enfants, pas attachée solidement. Merci pour vos vues et la photo des gouttes de sang

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