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mercredi 6 juillet 2011

2005, le grand retour en Algérie (suite 1)

Accueil à Annaba

Soirée entre amis

Vendredi 22 avril 2005 - Malgré le petit acompte d’Algérie pris sur le sol bônois, et pour moi à Azzaba, le vrai voyage a commencé avec notre départ en car à Souk-Ahras, le vendredi matin 22 avril. Ce matin-là, dès 8 heures, j’ai retrouvé l’intégralité du groupe devant un hôtel avec vue plongeante sur la baie d’Annaba. Après un arrêt en centre-ville, nous prenons, enfin, la direction de Souk-Ahras. Trajet épique qui dure près de trois heures ! Comme au « bon vieux temps », notre car est escorté par deux voitures de la gendarmerie. Le Wali de Souk-Ahras (Préfet) nous dira plus tard qu’il n’y avait vraiment aucun danger mais qu’il ne voulait pas prendre de risque avec notre sécurité (sic). Le véhicule de tête, tous gyrophares allumés, nous ouvre la route. A la sortie de la ville, la pancarte indiquant la direction de Souk-Ahras me plombe la poitrine.
Nous quittons Annaba sur une dernière image de la magnifique basilique d’Hippone, perchée sur les hauteurs.

Basilique d'Hippone (Photo Internet)

Les faubourgs sont interminables. La ville a étendu ses tentacules sur des kilomètres, mais c’est une image de désordre qui prédomine. On ne semble pas s’être trop préoccupé des règles élémentaires d’urbanisme. Enfin, après le béton, la plaine s’ouvre devant nous. Le franc beau temps est revenu, chassant la grisaille du premier jour. Sous le soleil, les paysages sont magnifiques. La route nationale, cahoteuse, est suivie comme son ombre par la voie ferrée qui conduit tout droit à Souk-Ahras et qui file ensuite vers la Tunisie. Partout où les cigognes ont pu percher un nid, elles protègent leurs couvées printanières. Les orangers et les mimosas sont en fleurs. Les champs d’oliviers sauvages succèdent aux figuiers de Barbarie. Le retour aux sources commence vraiment… La vie est belle !

A perte de vue, la plaine de Bône déroule ses champs de verdure. Parfois un îlot de palmiers ou quelques bâtiments abandonnés …Les pluies abondantes du dernier hiver, ont apporté au sol une humidité bienfaitrice. La végétation explose de verdure, effaçant toutes les images de pays aride qui auraient pu rester dans nos mémoires. Dans toutes les agglomérations, des immeubles type « cages à poules » ont poussé comme des champignons.

Vue d'avion sur la plaine d'Annaba.
Au centre, une cité nouvelle, comme il en existe aujourd'hui des milliers en Algérie,
après le boom démographique et la désertification des campagnes

La route est longue. Nous ne serons pas épinglés pour excès de vitesse ! Notre petit convoi avance à 60 km à l’heure ! Une allure de facteur qui nous donne largement le temps d’admirer le paysage mais qui nous oblige aussi à téléphoner plusieurs fois à Souk-Ahras pour faire patienter les Officiels qui nous attendent.


Insensiblement, le paysage se met à changer. La plaine cède la place aux premiers mamelons de rocaille. Et puis, les reliefs deviennent plus présents, le paysage plus montagneux, prenant à la fois des allures de Massif Central et de Vercors, livrés aux chèvres et aux moutons gardés par de jeunes bergers impassibles. A travers la vitre sale, dans le véhicule qui nous secoue sans ménagement, je risque quelques photos, tout en sachant bien que j’aurai bientôt beaucoup plus de temps pour m’appliquer et assurer un meilleur résultat.

Paysage à l'approche de Souk-Ahras 

Les barrages et les contrôles militaires sont incessants. Le pays tout entier est sous haute surveillance. Notre escorte est notre sauf-conduit. Nous passons sans problème. Les seuls contretemps résultent de l’attente, parfois longue, de la relève militaire, à l’entrée de chaque nouvelle willaya.

Dans le car, sur toutes les lèvres, Souk-Ahras commence à se conjuguer à tous les temps. Une fébrilité générale monte en puissance. Les anecdotes fusent, les souvenirs des uns encourageant ceux des autres. On sent que notre ville approche. Le car s’essouffle dans l’ascension sur Laverdure (aujourd’hui Mechrouha). Je me demande si la route escarpée, tracée à flanc de montagne, ne va pas avoir raison de sa mécanique fatiguée. Aux alentours, les chênes-lièges sont toujours présents mais l’agglomération de Laverdure est méconnaissable. Nous sommes effarés par l’extension qu’ont pris les plus petits villages. A Laverdure, nous dit-on, on va aujourd’hui à l’école jusqu’au bac ! Nous nous apercevons en fait que les campagnes sont désertées et que les populations se regroupent, grossissant le moindre village, en créant de nouveaux.


à suivre...

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